Le clavier : le prolongement de vos doigts !
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Le clavier : le prolongement de vos doigts !

Le clavier : le prolongement de vos doigts !

La musique, source d’émotions nécessite, pour l’interpréter de faire corps avec l’instrument.

Cette relation charnelle est moins naturelle avec un instrument à clavier quel qu’il soit (clavecin, orgue, piano) qu’avec un instrument de la famille des cordes (violon) ou de la famille des vents (flûte).

Le piano, imposant, statique, souvent avec une part de mystère, enferme dans son meuble son âme :  l’ensemble d’harmonie. Pour accéder à celui-ci, lors de l’exercice de son art, le musicien pianiste transmet l’intention émotionnelle du discours musical à son instrument par l’intermédiaire de l’ensemble clavier mécanique. Le piano ne laisse apparaitre ainsi que son clavier et ses pédales.

Il est très important de ne pas négliger l’aspect visuel d’un instrument de musique. Un piano bien entretenu entrainera inconsciemment du plaisir à jouer.

Le clavier doit être parfaitement propre, lisse, de couleur homogène, sans bruits, sans frottements ni grincements. Il doit être plan avec des jours égaux entre les touches. Les jeux de clavier doivent être rigoureusement réglés.

 

Un peu d’organologie :

Pour la plupart des pianos, le clavier est constitué de 88 touches disposées sur un châssis

 

Les touches

Ensemble de leviers découpés à partir d’un panneau de bois. Celui-ci est généralement en sapin pour les pianos actuels. Des encoches appelées mortaises sont percées dans les touches pour permettre le passage des pointes de balancier et d’enfoncement. Celles-ci sont garnies de casimir (feutre constitué de poils de chèvre et de laine tramée au centre). En bout de touche est placée une vis de réglage : le pilot, qui permettra le lien avec le chevalet (élément de la mécanique). Le système se décline sous au moins deux versions, les plus courantes :

Pilotes en bois graphités ou feutrés pour les pianos droits. Vis en laiton pour le piano droit et le piano à queue.

Des plombs sont sertis dans le corps des touches pour garantir un poids optimum en adéquation avec le poids de la mécanique. Les touches sont revêtues de méthacrylate. Cette matière plastique a l’avantage de ne pas jaunir avec le temps, de résister à l’usure et… d’être moins coûteuse. D’autres matières plastiques ou composites sont développées par certaines marques notamment pour absorber l’humidité du doigt.

Les touches blanches (diatoniques), nommées également marches étaient revêtues d’ivoires.  Les touches noires (chromatiques), nommées également feintes étaient revêtues de bois d’ébène. Ces revêtements étaient généralement réservés aux pianos anciens de prestige.

Parallèlement, pour les pianos anciens de gamme plus modeste, les claviers étaient revêtus de galalithe, d’Elfenit ou de celluloïd pour les marches et de poirier noirci pour les feintes.

 

Le châssis

Le châssis se compose de trois barres.

La barre de fond de clavier ou dite de repos des touches : est en sapin et garnie d’une bande de feutre tramé dur d’épaisseurs de 3 à 7 mm

La barre de balancier : est généralement en hêtre et présente trois chanfreins pour permettre le mouvement de balancier des touches. Elle dispose de 2 rangées de pointes rondes en acier poli de diamètres de 3,2 à 4,1 mm qui sont garnies de petites rondelles de feutres en casimir ou en drap de feutre d’épaisseurs de 1 à 1,5 mm appelées mouches de balancier. Sous celles-ci seront placées des mouches de réglage en carton et en papier de différentes épaisseurs pour régler la hauteur de la touche.

La barre d’enfoncement : est généralement en hêtre et dispose de 2 rangés de pointes ovales en acier poli de diamètres 3,2 à 3,7mm. Elles sont garnies de rondelles de feutre tramé d’épaisseurs de 3 à 7 mm appelées mouches d’enfoncement et sont de diamètre plus large que les mouches de balancier. Sous celles-ci sont placées des mouches de réglage en carton et en papier de différentes épaisseurs pour régler la distance d’enfoncement.

Ces trois barres sont reliées par de minces traverses en sapin. Dans les pianos droits actuels, la barre de fond de clavier est désolidarisée des deux autres.

 

Raisons du dysfonctionnement ?

Au fil du temps, en fonction de l’utilisation de l’instrument et/ou de son environnement climatique, deux situations problématiques contraires peuvent survenir :

  • Excès de sécheresse et/ou instrument très utilisé : bois plus lâche entrainant un jeu excessif des mortaises de touches et/ou des trous de balancier, décollements des garnitures de feutres
  • Excès d’humidité et/ou instrument peu utilisé : dilatation, déformation des bois et des plombs (pianos anciens) entrainant une compression les pointes de balancier et d’enfoncement. Le mouvement des touches est difficile voire impossible dans certains cas. Les pointes sont oxydées et peuvent présenter des résidus graisseux.

 

Comment résoudre le problème ?

Dans le cadre d’une maintenance courante, il vous sera proposé une prestation sur place ou en atelier selon l’importance des travaux à effectuer

  • Excès de sècheresse : nettoyage des bois de touche et du châssis, nettoyage et lubrification des pointes, remplacement de quelques feutres usés ou décollés réparation d’une touche cassée, remplacement ou recollage des revêtements, reformatage des trous de balancier des touches afin de les réadapter au diamètre des pointes, remplacement des mouches, reprise de réglage (jeux de clavier, hauteur, enfoncement des touches).
  • Excès d’humidité : Nettoyage des bois de touche et du châssis, nettoyage et lubrification des pointes, alésage des trous de balancier des touches afin de leur redonner un jeu suffisant, pinçage des mortaises (opération visant à rendre le mouvement de bascule des touches en pressant légèrement le bois dans la mortaise afin de lui redonner un jeu tout juste suffisant.)

 

Dans le cadre d’une maintenance approfondie ou d’une restauration de clavier, il pourra vous être proposé le remplacement intégral des garnitures de mortaises de touches et du châssis, le dégauchissage des touches, un nettoyage complet (bois et joues de touches, polissage ou remplacement des pointes, polissage des revêtements.

Il sera ainsi plus aisé de lui redonner un bel aspect et réaliser un réglage très précis.

 

Pour aller plus loin :

Ces différents niveaux de maintenance nécessitent un outillage et des fournitures très spécifique :

Outillage

Banc de support pour poser et presser les touches

Assortiment de cales de différentes dimensions, permettant le garnissage des mortaises de touches

Pinces à mortaises, fer pour dégarnir, tournes à gauche pour régler les pointes, presses pour coller les ivoires, alésoir pour trous de balancier, pince pour placer les mouches, règles pour niveau de clavier, cales à régler l’enfoncement, disque à polir les ivoires, perceuse à colonne, outil à réparer les trous de balancier, pince pour sertir les plombs, jeux d’emportes pièce, presse à réparer les touches cassées

 

Fournitures

Bandes de casimir pour regarnir les mortaises, jeux de mouches de balancier et d’enfoncement, sachets de mouches de réglage, jeux de pointes de balancier et d’enfoncement, bandes de feutre tramé dur de fond de clavier, bandes de drap de feutre pour regarnir les pilotes, jeux de revêtement de clavier pour marches (frontons compris) et feintes, assortiment d’ivoires, pâte à polir les ivoires, colle d’os liquide colle en poudre blanche pour ivoires, colle contact

Vous trouverez ici une écoute attentive et un service personnalisé.